mercredi 7 novembre 2018

Jour 3

     Tout vient à point, à qui sait attendre (longtemps). Après moult tentatives de calme, que je vivais plutôt comme des brimades inutiles, je sens enfin que j'ai compris (enfin… possiblement) le bénéfice d'une vie sans complainte. Me voilà au jour 3, et sans valse du bracelet : il a changé de poignet une fois, deux fois, les jours concernés, pas vingt. Bénéfice des innombrables tentatives précédentes pour ce défi. Que je ne vis plus tellement comme un défi, à vrai dire. Le but n'étant plus de "gagner" ces 21 jours sans râler mais d'apprendre à vivre sur une autre tonalité. Comme quand on dit qu'on ne fait pas un régime mais qu'on révise un peu son alimentation. Amusant comme ces domaines m'évoquent les mêmes images, à moi qui n'ait jamais fait de régime de ma vie.

     Les moments délicats ? 

- dans le feu de l'action. Quand on me parle quand je fais quelque chose qui me demande une intense concentration, un élan de tout le corps, par exemple de soulever une bûche très lourde pour la mettre dans le poêle et que ça coince. Quiconque me parle à ce moment-là se voit envoyé dans les cordes. Sauf que… là j'évite. Depuis longtemps déjà, j'ai pris l'habitude pour ce genre de cas de dire purement et simplement : "Non". Un non catégorique qui interrompt la personne, que ce soit mon fils, mon mari, un élève. Puis, dix secondes plus tard, quand j'ai retrouvé mes esprits et ma mobilité, je dis : "Oui." Automatiquement mon fils finit sa phrase. En y réfléchissant, non, je fais rarement ça avec les élèves, j'utilise le geste équivalent : la main ouverte, pour les stopper. Mais à la maison, on peut très bien me parler quand je suis de dos, alors la main tendue quand tu as les doigts dans le cambouis… Je l'ai déjà fait avec des collègues, aussi. Ils en ont été un peu choqués. Tant pis ! je n'ai qu'une cervelle, qu'un corps, et une disponibilité réduite. Voilà tout !

- en rentrant à la maison le soir. Mélange de relâchement de la journée / arrivée dans la maison bouillonnante des trois petits, du dîner à préparer… mais bon. On s'en sort.

J'aurai au moins caressé le jour 3. Je vais continuer à apprendre. Et passer au 4 ?

Si certains défis rendent humbles, celui-ci en fait partie, en tout cas. On voit ses travers en gros plan et la vanité de tout ça. Tant mieux. Recentrons.

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