mardi 19 février 2019

Shopping

     Nous avons passé la journée "à la ville". La journée, c'est beaucoup dire : décollage vers 10h45, le temps d'empaqueter trois enfants maugréants qui voulaient rester à la maison. Et retour il y a une demi-heure.

     Sur le papier, ça fait un peu tortionnaire. En même temps ces charmants bambins ne sortiraient pas de leur nid si on ne les guidait pas un peu vers autre chose. Au fond, ça leur a plu quand même. Et puis aujourd'hui on a compté les voitures bleues en chemin et en ville. Objectifs : au-dessous de 45, un gage (faire le tour du jardin en courant). De 45 à 55, les enfants choisissaient leur menu de dimanche prochain. Au-delà de 55, papa choisissait les menus de toute la fin de semaine (oui, j'avais tout  à fait envie de dépasser les 55 ; j'en ai assez, parfois de décider  toujours tout ce qui a trait à la bouffe ici).

     Cassons net le suspense :
- on a fait 60
- les voitures bleu foncé sont très pénibles, avec leur allure de voiture noire ! on s'y trompe.

     Même une journée simple comme ça peut finir par coûter une blinde. Niveau frugalité c'était raté. Est-ce que je regrette ? parce qu'au fond la vraie question est là. Pas vraiment, non. Dépensière assumée, on dira, pour cette fois. Et tiens, à propos, le fameux pashmina, là ? Eh bien voilà. Je l'ai commandé hier soir. 229 euros. Chic, la livraison est gratuite (c'est toujours ça). C'est mon cadeau de quarante ans. Il faut bien ça pour se consoler d'un passage tel (et si je dépense comme ça une fois tous les dix ans, ça passe, sauf que…).

Les dépenses du jour : 

- déjeuner avec les enfants, tacos / hamburgers, environ 30 euros. Oui, quitte à claquer, allons-y pour la malbouffe ! (et j'avais déjà préparé des hamburgers hier soir ce qui fait que mes enfants n'ont mangé que ça en 24h, hashtag maltraitance infantile).

- Des BD des Schtroumpfs d'occasion et un livre Lego d'occasion 

- Des livres pour les enfants, encore, dans la grande librairie du coin. En tout, neuf et d'occasion, pile 80 euros (et encore… on est abonné à deux bibliothèques. C'est pas faute de limiter la casse le reste du temps).

- Des mezze à emporter chez notre restau libanais préféré, 48e pour 8 plats, bon ça nous fera au moins deux repas.

- le parcmètre, j'oubliais : 3e

Pour un total de… (non, je ne veux pas additionner, j'aimais mon innocence…)

Un peu plus de 160 euros ? Je dirais ? 
Tout de même. 
et encore, je n'ai pas eu le coeur de retenir les enfants plus longtemps et ai renoncé au dernier livre de Yotam Ottolenghi, Simple, faute de savoir vraiment si les recettes m'intéressaient ou non, ou assez pour ajouter un livre à ma petite collection (de toute façon ils sont rangés dans un casier du meuble de cuisine, si ça déborde, il y en a un qui dégage, alors…).

On aurait pu rester chez nous et manger des pâtes à 1euro. Et ils auraient été contents, les garnements, en plus. Tout ceci est clairement du superflu.

       Mais tant pis. 
       On a passé une journée au soleil. Erré dans des rues improbables qui n'ont pas changé depuis deux cent ans. Rapporté des petits bonhommes bleus et de la mythologie à la maison. Ah, et j'oubliais une paire de chaussures pour le petit dernier dont la paire en taille 23 a l'air de lui comprimer les orteils depuis honteusement longtemps (ils font des abonnements, au service maltraitance infantile?). Mais là achat de pure raison. Je ne les trouve même pas belles ces chaussures, mais pratiques, en cuir, fiables, à -70% soit 15,85 euros au lieu de pfff je sais plus, 44 ? Non, sur ce point, vraiment, nous n'avions guère le choix.

     Et en fond, il  y a mon tout petit qui grandit. Le tri des vêtements dans sa chambre et se résoudre à ôter toutes les tailles deux ans, parce que oui, il a deux ans, mais il commence à tenir mieux dans du trois ans. C'est beau de voir ses enfants grandir mais mélancolique aussi. C'est un adieu à chaque âge, surtout quand le petit dernier restera le petit dernier. 
    Et en fond, il y a aussi l'amie qui voulait tant un enfant, qui avait rencontré tous ces contretemps, a découvert finalement, en plein processus de FIV, qu'elle était tombée enceinte spontanément, et qui a perdu son bébé il y a deux jours. Et c'est trop injuste. Banal, sûrement, mais si injuste. 
     Alors des fois, le critère argent devient… comment dire. Un reflet pâle des priorités de la vie. Si l'argent pouvait acheter le droit à un bébé, on saurait où le miser. Mais ça ne marche  pas comme ça. Il est des moments où on a envie de recueillir de la vie un peu tout au passage. Et on ne pioche rien d'important au fond. Mais on aura essayé.

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