dimanche 17 janvier 2016

Zéro euro

Comme une année sans achat, c'est trop facile (rires enregistrés), j'ai ajouté cette semaine une contrainte supplémentaire : la semaine à zéro euro. Et là, je me retiens d'ajouter un -s à euro, qui en comporte presque toujours un.
     Le principe : cette semaine je ne devais rien dépenser. Rien comme dans rien. Nada. Que dalle. Débrouille-toi sans. Oublie l'existence de ton portefeuille. De ton sac même. De l'argent, à la rigueur.
     Pourquoi tant de haine ?
     Parce que.
     Le problème n'est pas d'utiliser l'argent, mais de l'avoir en béquille, sous la main, pour toutes les circonstances. J'ai le même souci avec la faim. Je ne supporte pas d'avoir faim. Je grignote tout de suite un petit truc pour couper la sensation. Pourtant, avoir faim, c'est normal ! je devrais faire avec. Mais bon. Ne nous attaquons pas à toutes les névroses d'un coup. L'argent, c'est un peu pareil, un souci, une question, une bricole qui manque ? Paf, achète. Réglé. Oui mais non. On peut aussi s'en passer. Et voir.
     Quand même, j'avais pris mes petites précautions, vous pouvez vous en douter. Surtout depuis que vous savez à quel point je n'aime pas avoir faim... Et puis, on est plusieurs à la maison, je n'allais pas affamer toute la famille pour une lubie. La semaine dernière, au marché bio, j'ai acheté deux gros pains. Je le fais toujours, mais là ce n'était pas indispensable, il nous en restait encore. J'ai congelé un des pains. Mon homme a acheté des baguettes le dimanche soir (veille du plongeon dans le no fric's land) et j'ai fait de la brioche au potiron jeudi (oui, dit comme ça, ça peut faire peur, mais promis le goût est parfait) et du pain aux céréales vendredi.
     Le pain : check.
     Le reste : à part de la nourriture, pas d'urgences prévues dans la semaine et pas de surprise en cours de route. On n'a plus tellement de fruits et je vais pleurer, mais bon, ça ira jusqu'à ... pfff jeudi. Oui. Je fais les courses le jeudi. Le moratoire est levé demain mais l'abstinence, pas tout à fait.
     En mesure de pénitence on a mangé du tiramisu à l'abricot. Ben oui. Ce gros pot de mascarpone dont je ne savais pas quoi faire et qui allait se périmer : paf, mousses au citron, gratin de chou-fleurs et tiramisu... à l'abricot en boîte, forcément. Mais quand même, ça confirme : le manque rend créatif. Et comme je n'avais pas de boudoirs à y mettre, j'ai fait une plaque de biscuit de Savoie. Et comme les poules n'avaient pondu que six oeufs, je l'ai fait un peu plus petit que d'habitude.
     Des sous ont quand même disparu... quoi j'ai triché???!!! Non... j'ai déposé le chèque pour la cantine de mon fils (faut pas déconner, hein, je veux qu'il mange normalement, et de toute façon les sous n'ont même pas été prélevés encore) et une commande de graines, la dernière commande de 2015, a été prélevée aussi de mon compte. Il ne s'agit pas de devenir une hors-la-loi.
     Morale de l'histoire : pas d'argent, c'est bien aussi. A condition d'avoir le choix. J'ai le luxe de m'en amuser parce que je pourrais aller remplir mon caddie, si je voulais. Je compatis avec ceux qui font la même chose par obligation. J'aurais le rire beaucoup plus jaune.
     L'objectif premier est de repenser mon rapport à l'argent, au temps, aux possessions. Le second est d'épargner une fortune telle que je passerai 2017 à flâner dans les spas de toute la Côte d'Azur à boire des cocktails au caviar et...
     Je déconne.
     Je détesterais ça. Non, en vrai, le second objectif est d'épargner assez pour rembourser une part de la maison avant terme. Allez ! on y croit !

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