mardi 19 septembre 2017

Noisettes

     C'est un de mes grands plaisirs d'automne. Ou petit plaisir d'été, à vrai dire : nous sommes mi septembre et même si la température au matin descend à cinq degrés, la saison n'est pas finie.
     Ramasser des noisettes. Cette année les premières petites noisettes sont tombées toutes fraîches fin août. Quelques jours après, une grosse récolte, d'un seul coup, qui m'a fait dire : et voilà, c'est déjà fini, après tout ça je ne trouverai plus grand-chose.
     Mais la noisette est le petit cadeau de l'obstiné. A chaque fois que je traverse dans le jardin, je finis penchée vers le sol, à chercher ces petites merveilles dissimulées sous les feuilles, par deux, seules, véreuses ou pas. A chaque fois que je vais innocemment jeter quelques restes aux poules ça me prend dix minutes alors qu'elles sont à vingt mètres, et je reviens la poche arrière gonflée de petites billes.
     Restons calme. Quand je parle de grosse récolte, il s'agit de quoi, deux kilos ? mettons trois en tout ? Pas de quoi ouvrir une SARL. Une bonne surprise pour nous, c'est tout - enfin pour moi. Les noisettes tout le monde s'en fiche un peu à part moi. Les enfants ont joué à chercher une fois ou deux mais se sont vite lassés. Mon homme ne ramasse rien au jardin. Je suis donc la seule acharnée en quête. J'assume.
     Les anciens propriétaires devaient aimer les noisettes car notre terrain renferme au moins six arbres et quatre variétés différentes. Les petites allongées, toutes nettes, de l'arbre vers la petite cabane. Les allongées plus larges, au joli bois plus sombre, du noisetier au feuillage pourpre ; celles-là ne sont jamais véreuses, étonnamment. Les plus larges au fond du poulailler et près du potager, que je ne récolte pas car elles sont souvent creuses et enfoncées dans les feuillages meubles. Et enfin, champion toutes catégories : le noisetier près du fil à linge et ses noisettes rondes. Ses petites billes que je croise à tout bout de champ et qui me font passer du temps à fouiller l'herbe. Mais quel miracle de trouver à manger là, comme ça, par terre - et en plus, quelque chose d'aussi bon que des noisettes.
     Parfois, j'en casse quelques-unes par avance. Les enfants les grignotent au dessert ou au goûter. J'en fais autant. J'aimerais en transformer une partie en praliné : un peu de casse et de cuisine à prévoir. Pour obtenir un des aliments les plus parfumés qui soit. J'en ai déjà fait il y a longtemps. Depuis j'ai acheté du praliné industriel, mais honnêtement… rien à voir.
     J'espère trouver encore quelques trésors à chaque fois que je traverserai le gazon.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire