mardi 30 janvier 2018

Alerte

     Dimanche soir, pas moyen de m'endormir.
     J'étais inquiète. 
     Mon grand ne se plaint jamais d'être malade. Quand il se plaint, on a tendance à multiplier les symptômes par deux pour évaluer son état réel (pour le petit, si on l'écoute, on voit qu'il faut diviser par douze ce qu'il nous raconte au contraire…).
     Dimanche, il n'était pas bien. Des frissons, une grande fatigue. Rien de grave, mais quand même. Très inhabituel chez lui. Le soir, couché, il s'est mis à gémir dans son sommeil. Trop chaud, pas bien.
     Je me suis dit : ça y est. La grippe a débarqué. Pas moyen. Reste à attendre la fièvre. Et si les petits frères l'avaient aussi ensuite, comment les protéger ? Et comment faire demain pour le travail ? Et si on l'attrape, nous ?
     Et l'esprit bouillonnait. Les vieilles angoisses, les questions. Ces petites choses qui remettent tout à plat : tu sais à quoi ta semaine va ressembler, tu introduis le facteur "virus" et il faut rebattre toutes les cartes. Sans parler de mon angoisse viscérale : et si jamais je me sens trop mal, comment m'occuper des enfants ? Surtout mon bébé qui a un an et quelques et à qui je ne peux pas dire : pour cette fois, va prendre tout seul un goûter dans le placard, je reste allongée.
     Hier matin, crevée par mon début d'insomnie, j'ai attendu leur réveil avec fatalisme et résignation.
     Mon grand allait bien. 
     Incroyable.
     Il allait bien ! 
     Tout s'est passé normalement. Je les ai déposés à la garderie et suis partie au travail. Là-bas, l'exultation d'être là, comme prévu, et non pas à m'inquiéter auprès d'un enfant fiévreux. Je me suis dit que c'était une astuce du sort. Une façon de me forcer à trouver GENIAL d'avoir pu aller travailler.
     Quelle chance ! tout était normal !

(bon après, cette nuit, j'ai rêvé qu'un tigre vivait chez moi et qu'il fallait s'en débarrasser, je ne sais pas si mon esprit s'est bien remis de l'épisode…)

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