mercredi 21 octobre 2020

My accent wall

 


        L'évidence m'est tombée dessus début octobre.
       Il devait être six heures trente du matin. J'étais descendue pour mes étirements, remontée me blottir sous la couette pour les lectures qui amorcent la journée. Quatre ou cinq pages de Proust, et le livre Wabi Sabi de Beth Kempton, sur cette notion nippone si particulière.
        Livre qu'au passage je n'ai pas aimé tant que ça. Un peu trop dense et austère à mon goût.
        Bref. Elle évoquait l'environnement et son influence sur nous, le fait que parfois regarder autour de nous, la pièce telle qu'elle est, telle qu'elle pourrait être, fait germer des changements bénéfiques à apporter. Par exemple, repeindre les murs.
        Les infos se sont télescopées dans mon esprit. Peindre les murs. Regarder autour de soi. J'ai levé les yeux de ma page, regardé la chambre, et instantanément, j'ai SU.

        Il fallait un mur vert dans cette pièce. Celui du fond, derrière l'armoire ? Mmm... ou bien...
        Mais bien sûr.
        Derrière la commode.
        Pas un pastel, pas un amande ou sauge ou vert menthe. Une couleur soutenue, vibrante, qui réhausse le bois du meuble, une VRAIE couleur.

        Je ne suis pas impulsive. 
    Vingt minutes plus tard, j'informais mon conjoint que je peindrais ce mur en vert (heureusement qu'il s'en fout un soupçon car une opposition m'aurait peu freinée). 
        Le lendemain, j'avais vérifié toutes les nuances de vert de la peinture en vente libre (sans inclure les couleurs sur mesure, faut pas pousser). Deux heures après, j'allais arpenter Bricomarché. Ce serait un Vert Jungle.
        Le samedi suivant, j'ai peint. Une couche. Pas terrible. Deux couches. Beaucoup mieux. La couleur s'est uniformisée, clarifiée. J'ai du mal à me souvenir que le mur a été blanc pendant onze ans. 

        Tout ne va pas sans heurt. J'avais collé du scotch de protection, mais pas assez large face à l'élan d'un rouleau. Il y a eu quelques débordements. J'ai résolu ça hier, en me procurant une petite dose d'essai en coloris blanc, vous savez, ces mini pots avec rouleau intégré, pour tester une teinte sur votre mur ? Et j'ai recouvert les taches d'un trait de blanc.

        Ni vu, ni connu.

        Le premier matin, en sortant de la chambre désormais verte, mes yeux se sont posés sur le palier.
        M'enfin.
        Bien sûr.
        Il FALLAIT qu'il soit jaune !
        Pas tout entier, bien sûr. Mais le mur de sous-pente. Le mur du fond en somme. Celui qui pouvait donner un peu de chaleur à cette zone tout en longueur.

        Là, telle que je vous parle, j'ai encore des traces de peinture jaune dans les plis des mains.

        Si vous voulez repeindre une pièce, appelez-moi. J'enfile un casque, écoute une émission, une vidéo pas trop visuelle. Je répands la couleur avec sérénité. Et rien de plus gratifiant AU MONDE qu'ôter tous les scotchs de protection, dès la seconde couche posée, pour découvrir le résultat final.

        Non. N'attendez pas que la deuxième couche ait séché. Les plaques de peinture se craquèleraient et gâcheraient votre ouvrage. Pour un bord net et franc, on ôte le scotch sur peinture humide.

        Je n'ai pas d'autre endroit à repeindre, là, tout de suite. Dommage. J'aurais bien encore tiré sur des scotches.
            


1 commentaire:

  1. Trop fort : avant même de lire ton article, en regardant là photo, je me suis dit : "Mais qu'il est beau, ce vert !! Et comme il fait bien ressortir le meuble !". Tu as vraiment visé dans le mille. Trop trop beau, j'adore, bravo !!
    Un ami, son truc c'est le bleu, un vrai bleu, pour un mur de la cuisine. Et c'est beau !!
    Faudra attendre quelques années, mais quand j'aurai un lieu acheté, où peindre - repeindre - enlever du scotch, je t'appellerai ! ;)

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