lundi 11 janvier 2021

Des jours comme ça

     Il y a des jours comme ça où tu as mal dormi.

    Le cerveau en ébullition, trop chaud, comment on peut résoudre un problème de cette taille-là? trop froid, mais fais quelque chose, j'essaie pourtant, ça donne quoi ? je sais pas. Tu t'endors, te réveilles à moitié, dix fois, vingt fois, la conscience à la ligne de flottaison du sommeil, qui remonte comme une bouée.

    Il y a des jours où tu te dis que "Frugale", c'était bien mignon comme programme politique mais tu n'as pas envie de boxer la catégorie mignon. 

    Oh que non. 

    Tu es prête à en découdre.

    Des jours où tu te moques de ceux qui se présentent en disant : "Moi, je trouve que la guerre c'est mal et j'aime pas l'injustice". Sans blague.

    Et ceux où tu sens qu'en fait, l'injustice pourrait te pousser à la guerre.

    Il y a des jours où aller bosser tient du western.

    Heureusement qu'ils sont nombreux dans le camp des gentils et pas tellement dans le camp des méchants (un seul - mais un gros).

     Heureusement qu'il y a les nuits.

     A condition de dormir. 

    Ce que théoriquement, je suis en train de faire, là, tout de suite, non ? Ah non. Semblerait que non. 

    Alors on passe au somnifère : cinq pages d'un livre, dix pages d'un autre. De la beauté sensorielle et de l'humour anglais. Atlas botanique parfumé, de Jean-Claude Elléna, et Un tout petit monde, de David Lodge.

    Il y a des jours où tu es presque contente que ça aille mal, parce que le chemin est ouvert : on est en route pour que ça aille mieux. L'heure la plus sombre juste avant le lever du soleil ? sais pas. La plus froide, c'est certain.

    Tu as fait tes dix mille pas. Tes heures de cours. Dit bonne nuit aux enfants. 

    Tu peux dormir.

    Ou pas.

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