mercredi 20 septembre 2017

Lutte

     Tombera, tombera pas ?
    La semaine dernière, les enfants ont décliné leur virus chacun à sa manière : rhume, bronchite, bronche-pneumonie. Nous, les adultes, étions épargnés. Conclusion facile : plus on est petit, plus ce vilain virus est virulent. 
   Entre temps, mon conjoint a récupéré l'affaire, craché ses poumons, mouché son nez, eu le crâne au bord de l'implosion et le kleenex au bord de la poche.
     Traduction : une bonne crève des familles. Prenons en compte le facteur masculin : Tout homme plongé dans un début de maladie réagira comme si on lui arrachait les deux jambes. Bon. Ce n'est pas tout à fait ça non plus. Mais notons que l'homme aime bien partager sa souffrance, comme c'est arrivé il y a quelques mois ; au bout de moult lamentations sur son état d'épuisement, il m'avait regardée et avait déclaré : "Quand je pense que je te raconte tout ça, alors que toi, tu as accouché, j'ai honte ! " Lucidité fugace ou compassion amusante. 
    ( à propos d'arracher les deux jambes, ça me rappelle une histoire… mais je m'égare. Tant pis. Vous n'aurez pas l'histoire).
    Donc, le score est de 4/5. Quatre malades, une personne miraculeusement… mystérieusement… injustement ? épargnée. Moi. Autant dire que je guette l'arrivée de possibles symptômes. Qui, de fait, docilement, se manifestent. Si j'étais certaine de ne courir aucun risque, les aurais-je sentis ?
    La nuit, mal de gorge, persistant au matin : cuillerée de miel, huile essentielle de tea tree. Peut pas faire de mal. Valide pour aller travailler : les élèves auraient été fort déçus s'ils avaient su à quoi j'échappais (mais je leur ai dit dès la rentrée qu'ils ne devaient pas trop compter sur mes absences et le redoublant, qui me connaît, leur a confirmé par sa moue dégoûtée que non, rien à faire, elle est toujours là, la prof). Hier, bon état de forme général. Alerte balayée ? Ce matin, pieds gelés, sensation étrange, nez suspect. Douche d'huile essentielle tout à l'heure - enfin, non, quand même pas, mais assez pour sentir davantage la fleur de prairie que le riz cantonais. Que j'aime beaucoup mais moins en parfum que dans l'assiette.
   Moralité : alea jacta est. Qu'il en soit comme il en sera.
   Je reste pourtant persuadée que le dernier rempart est mental. Si je décide que tout ira bien, si je persiste, si je souris, inspire et me tiens droite, le virus ne m'aura pas. Si je commence à l'écouter, à le guetter, à attendre sa venue, il m'aura ferrée. C'est scientifiquement discutable mais je suis certaine qu'il y a du vrai. Je proteste. Dégage, virus. Tu as déjà bien travaillé. Tu t'es répandu partout dans cette maison. Oui je t'ai inspiré. Oui j'ai flanqué les mains dans la morve de bébé. C'est bon, tu es content ? Bon voyage. 
    Je décide, ici, maintenant, devant témoins, que j'ai une immunité exceptionnelle cet hiver.

2 commentaires:

  1. Je découvre ton blog au détour d'un commentaire chez Petite soeur.
    J'aime beaucoup ta façon d'écrire.
    Et tes échanges me ramènent à des monologues dans ma tête, tu as réussie à poser des mots la ou mour moi c'est brouillon

    Enfin bref je te une bonne soirée

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    1. Je suis ravie de poser des mots sur tes pensées ! Je me sens vraiment très, très "normale" si tant est que ce terme ait un sens, et nous devons être nombreux à nous interroger de la même façon… on se sent moins seul en se découvrant au détour d'un blog ! bonne journée ! Je vais aller jeter un oeil à ton blog à toi, que je ne connais pas encore mais qui a tout pour me parler :)

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