jeudi 14 novembre 2019

Champ de bataille


Fin du goûter.  Scène de désolation.  Je déteste ranger après le repas. Pourquoi, d'ailleurs ? Trop d'actions impliquées, de gestes, ça dans tel placard, le beurre au frigo, la carafe à remplir, le thé à vider au compost... trop compliqué.
     Apparemment mon homme est comme moi puisque sa place est restée jonchée des épluchures de pomme.
     C'est ça,  ma difficulté : admettre que le repas ne s'arrête pas quand on pose les couverts mais quand tout est rangé.  J'ai le même problème pour tout. Mais là,  tout de suite, il est temps de préparer la soupe pomme de terre - fanes de radis, parce qu'après j'ai cours de danse. Qui sera fini quand j'aurai remis les chaussons dans le tiroir et la tenue au lavage, donc...

samedi 2 novembre 2019

Novembre

Gris. Pluie. Frais. Nuit.
On replonge.

Je veux écrire, mais le fichier n'a …

Bon. Soyons précis. Je n'ai aucune tranquillité d'esprit en ce moment.
Dans la phrase "Je veux écrire, mais le fichier n'a …", j'ai été interrompue au moment de la virgule par mon petit dernier, au pied de l'escalier, criant "maman ?". Je voulais dire qu'hier, je n'avais pas eu le temps d'allumer l'ordinateur qu'il m'appelait déjà et grimpait les marches pour me débusquer. Et là, le fichier texte n'a pas eu le temps de s'ouvrir. Je veux m'y atteler, écrire ce roman qui me rôde en tête depuis des années, et j'ai choisi novembre pour le faire, parce que de toute façon novembre est déjà une épreuve en soi, alors autant le blinder à fond. Mais les vacances, la vie de famille, compliquent. Jamais de solitude. J'ai pu écrire deux pages hier matin entre 6h et 6h30. Ce matin j'ai décidé de dormir. Autant dire que c'est mort pour la journée. J'aurais un peu de temps le soir, entre 22h et 23h, mais mon esprit n'y est plus. Alors ? sais pas.

Précisons que dans ma fameuse phrase "Je veux écrire, mais le fichier n'a …", au moment des points de suspension, c'est mon 2e qui a hurlé à la mort au pied de l'escalier, m'obligeant à foncer, parce qu'il avait mal au ventre. Cet énergumène a avalé une bille hier. J'oscille entre soulagement profond (Dieu merci ça ne s'est pas coincé dans l'oesophage), colère (mais il pensait à quoi en mettant ça dans sa bouche ??? il a six ans !!!) et inquiétude (tant qu'elle ne sera pas sortie, on ne sera pas tranquille). Heureusement c'est passé dans la gorge, heureusement je ne l'ai su qu'après quand il a fondu en larmes et parlé d'une grosse bêtise, il s'est fait peur ; heureusement quand c'est arrivé ses deux grands frères étaient dans la pièce et tous les deux ont appris les gestes de premiers secours à la fac, je me dis qu'on aurait pu s'en sortir peut-être, et heureusement encore la question ne se pose plus.

Mais j'en pleurerais.

Ecrire un roman ?
Tu plaisantes.
Regarde la pluie par la fenêtre et oublie toute ambition.