jeudi 29 mars 2018

Choix

     
Le carrot cake de l'autre jour : à peu près bio, fait maison, et les carottes 
en décor  cochent toutes les cases (je suis allée les cueillir dans le jardin)


Je suis retournée hier au petit marché bio. Ses cinq ou six stands sous les grands arbres. Sa petite clientèle pas pressée. Des courses très restreintes mais reposantes : j'ai pu acheter des saucisses, du gésier, une sorte de pâté et du fromage bio, local, sans emballage (en insistant un peu au dernier stand où le monsieur n'a pas l'air de connaître le concept de tare… faudra que je lui explique la prochaine fois).
     Reposant car, quand on y pense, faire des courses est un arbitrage permanent. Je comprends les gens qui règlent la question une bonne fois pour toutes, font un plein au supermarché et basta. Ce n'est pas forcément la solution idéale. Elle élimine pourtant une énorme complication.
     Mais cette complication en vaut la peine aussi. 
    
     Quelle serait mon alimentation idéale ? J'ai noté deux, trois critères l'autre jour et la liste s'est dangereusement allongée. Le cas est plus grave que je ne pensais. Acheter à manger en toute conscience c'est regarder si le produit est : 

bio ou pas
local ou importé (de loin ?)
artisanal ou industriel
brut ou transformé
sans emballage ou (sur)emballé
achat direct ou avec intermédiaires / par internet
réfléchi ou impulsif
un besoin ou une envie (réelle ou fausse ?)
éthique ou non
d'occasion ou neuf, pour des objets
de saison ou hors saison
sain sur le plan nutritionnel ou pas

Au secours, ma charge mentale ! pour chaque produit, chaque aliment, il n'y a pas LA réponse, il y a ce curseur qui oscille sur cette vaste ligne multicritère entre "il me convient" et "ça ne va pas". Rares sont les produits qui cochent toutes les cases positives. Tout est question de nuances. 

J'ai réglé une partie de la question en décidant que tel, tel tel produit, c'était oui, ou non. Le lait et le beurre sont toujours bio chez nous. Mais de supermarché. Trop compliqué autrement. Avec toutes les réserves que cela comporte sur le plan éthique. Faire des courses veut dire se poser la question pour chaque produit. 

OU ne rien se poser du tout et prendre au fil de l'eau. 

C'est moins fatigant, évidemment.

Mais...

dimanche 25 mars 2018

Envie

     Je relis beaucoup autour du zéro déchet aujourd'hui. Je regarde des vidéos. Je vais voir, une fois de plus, les photos de Béa Johnson, sa maison, si épurée. J'admire comme on admire un ascète : tant de rigueur. Et pourtant la vie.
     Comment fait-elle ? Non pas pour en être arrivée là. Je conçois. C'est un long chemin, qui demande de la réflexion, mais je peux le comprendre. Ce que je n'arrive pas à saisir est : comment fait-elle pour ne pas avoir d'envies matérielles? Jamais ? Ou pour y résister ? Est-ce que toute envie matérielle est au fond une erreur ? Possible. Mais c'est si loin, si loin de ce que je suis. Et pourtant j'ai avancé ! Mystère. Suis-je un jour capable de me détacher des envies matérielles ? Ou est-ce cuit dans l'oeuf par nature ?
     Allez. D'accord. Je POURRAIS ne pas POSSEDER de livres. A condition de pouvoir les consulter tous automatiquement sur simple demande. La liseuse permet un peu ça. Mais on ne lit pas tout avec profit sur liseuse. 
      il y a loin de l'effort au résultat. Voudrais-je un intérieur minimaliste d'ailleurs ? Pas forcément. Mais plus d'air. Du moins.

vendredi 23 mars 2018

Gourmand

     J'adore le principe du café gourmand. De multiples choses à déguster autour de l'inévitable café. Mais souvent, on retrouve un café entouré de peu : quelques bricoles assez ordinaires. Un petit morceau de gâteau au chocolat, un biscuit, un macaron sec. C'est déjà très agréable.
     Hier, après la manif, nous avons atterri dans un petit restaurant de centre-ville. Une dizaine de collègues. Et un café vraiment gourmand. Morceau de gaufre sauce chocolat, chantilly, tranche de mangue, tranche d'ananas, biscuit noix de coco, mousse fraîche à la mangue, toute petite tartelette à la fraise.
      On devrait imaginer un restau conçu tout entier sur ce principe. On trouverait l'équivalent du café gourmand pour chaque plat : quatre mini entrées, cinq mini plats… je suis sûre que ça fonctionnerait très bien.

vendredi 16 mars 2018

Inertie

     Hier soir, mon homme voulait regarder une série policière sur France 3. Bon, pourquoi pas. A la fin du premier épisode, il est allé se coucher, non parce qu'il s'ennuyait, mais parce qu'il avait trop sommeil. Il regarderait la suite en replay. 
     Je suis restée assise sur le canapé, à bidouiller sur ma tablette, pendant un morceau de l'épisode 2. Jusqu'à ENFIN réagir. Je n'aimais pas cette série. Elle était bien faite, pas inintéressante, mais je n'avais juste pas envie de ces choses sordides, des actes de violence, des malentendus, toute cette dose de culpabilité fictive.
     J'ai mis un moment à comprendre qu'il était temps d'arrêter. De zapper. Puis d'éteindre.
     Pourquoi être si passive face au désagrément ? Pourquoi se laisser polluer ? Est-ce que je fais souvent ça ? Je ne saurais dire. Je vais le surveiller, désormais.

mardi 13 mars 2018

Etapes

         Cela peut paraître compliqué de faire simple, parfois. Tout est question de décomposition… d'étapes, en somme. 
     Nous recyclons le maximum de choses. La poubelle ordinaire est accompagnée de la corbeille de tri (verre et autres recyclables), du poêle à bois (allumage du feu avec l'excédent de papier) et du composteur. Celui-ci est dehors, à trente mètres. On l'a doublé d'une poubelle de compost à la porte (quatre mètres). Et très vite, on a ajouté un réceptacle à épluchures, parce que quand on est en pleine préparation de recette, même quatre mètres, c'est trop. J'ai fini par investir dans cette poubelle de salle de bains qui est juste PARFAITE. Hermétique, jolie dans une cuisine, très grande contenance, facile à rincer, et la queue de cerise comporte un couvercle intérieur et permet de compacter le contenu. Ah, ajoutons sur le plan de travail toujours le récipient des poules : tous les restes alimentaires défraîchis ou les épluchures qu'elles aiment partent au poulailler.

     Dans le même état d'esprit, malgré un effort certain sur la composition du menu, je n'avais pas résolu le gâchis. Encore des excédents, des mal gérés. J'ai enfin trouvé. J'ai ajouté une étape. Je continue à prendre la liste des menus type, à les noter sur le tableau effaçable, à établir la liste de courses, à la reclasser par ordre de passage dans les rayons avec une estimation de prix. Mais hier, avant de faire les menus, j'ai fait une anti liste de course (au dos de la vraie) : j'ai noté tout ce qu'on a à la maison et qu'on doit manger en PRIORITE. Des restes, des aliments frais, des légumes défraîchis. Hier soir la salade composée a sauvé un reste de poivrons, les pâtes un fond de tarama, les oranges molles et le mascarpone entamé ont fini en charlotte à l'orange (et en plus c'était vraiment bon). Faire les menus devient encore plus long mais j'ai l'intuition que c'était bien là le chaînon manquant : faire le tour du frigo, des placards, et NOTER tout ce qui est là et qui doit passer en priorité. La mémoire n'y suffit pas !

mercredi 7 mars 2018

Injonction

     Le temps passe, je grandis… à moins qu'à mon âge il ne soit temps de dire : je vieillis. Pour autant, m'assagir, pas sûr. On débusque différemment les intentions. Elles pleuvent.
     Intentions commerciales, regard des autres. Tous ces moments où les phrases commencent par "il faudrait". 

     Ces phrases me gonflent !
     Il faudrait que je médite tous les jours. Il faudrait que je boive plus d'eau. Il faudrait que j'achète bio. Et local. Et sans déchet. Il faudrait ne pas consommer car ça pollue. Il faudrait consommer car tu te rends compte les magasins qui ferment ? 
     Allez tous jouer dans le mixer (comme dirait le Calvin de la BD Calvin et Hobbes).
     La méditation, ça m'emmerde. Je finis par trouver suspect le nombre de recommandations en ce sens. Bien sûr que c'est quelque chose de formidable. L'escalade aussi, c'est génial. Pour celui qui aime. 
     Les fruits et légumes oui, mais sans pesticide, mais le magasin du coin te les refile en provenance d'Argentine et emballés de plastique. Ah mais tu devrais aller au marché bio… C'est sûr. Cela m'oblige à faire les courses en quatre fois sur une semaine. 

     Je ne fais pas les choses bien. Je fais les choses comme je peux. Et ça ira comme ça.

     Et je boirai quand j'aurai soif.