mercredi 5 septembre 2018

Langage

     Il y a plusieurs années que je me dis : cette fois, je veux parler mieux. De façon plus posée. Un langage calme et précis. Après tout, je dois l'enseigner aux élèves. Seulement, voilà : le rythme est souvent précipité. Trop de verbiage (de ma part), besoin de sobriété. Une sorte de frugalité du langage, moins, mieux.
     Un collègue oblige ses élèves à formuler toujours des phrases complètes, y compris à l'oral, y compris en réponse aux questions. Bon, ça fonctionne parce qu'il leur file la frousse, aussi. Mais il faut lui reconnaître un mérite : il leur permet de manier la langue avec plus de précision. Et ça fait une vraie différence.
     Cet exercice est extrêmement hardi à tenir à long terme. Reprendre chaque élève à chaque phrase, se reprendre soi-même, me paraît un effort infini. C'est que je n'ai jamais envisagé l'automatisme. Au fil du temps, l'habitude peut nous sauver. Les élèves s'y font et le font. De plus en plus naturellement.
      Espérons. Car cette année j'ai déclaré ouvertement ma bonne résolution. Et pour entériner le projet, un aide-mémoire en classe : une bougie allumée à chaque cours. 
        Une bougie rechargeable à LED. Parce que je n'ai pas le droit de déclencher l'alarme incendie, restons sérieux. 
       Ils ont bien aimé mon nouveau gadget, et surtout, nous faisons le geste de commencer un cours et de surveiller le langage. De l'utiliser avec soin. Un peu plus. De plus en plus.
       J'ai lu le début des Lois naturelles de l'enfant, de Céline Alvarez, et son explication sur l'impact fondamental du bien parler sur les tout petits n'a fait qu'entériner ce en quoi j'ai toujours cru.
      Alors ne sois pas croyante. Sois pratiquante.

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