mercredi 10 octobre 2018

Couverture

     Depuis toujours, pour des raisons qui m'échappent un peu, j'aime être écrasée. Physiquement, j'entends. Non pas que j'aie eu beaucoup l'occasion de l'être, d'ailleurs. J'ai souvenir d'une photo façon millefeuille avec des amies, certaines me disaient : arrête, je ne vais pas m'allonger sur ton dos, tu vas étouffer ! et avaient le plus grand mal à croire qu'au contraire, cela me faisait du bien. Comme si je me trouvais tout à coup ramenée au sol, solidement arrimée.
      Le jour où j'ai entendu parler de couverture lestée, sur Le Blog Bleu, je me suis dit que c'était fait pour moi. Un poids rassurant sur le dos, contenant, enveloppant. Quoi de plus apaisant ? (cela doit être un repoussoir pour d'autres, à coup sûr). Aspects positifs : simple, sans électronique, utilisable en solo (suffit de ne pas la faire déborder des deux côtés du lit). Points négatifs : et si je n'aime pas, j'en fais quoi ? Et si je ne trouve pas le moment pour l'utiliser ? parce que la nuit, pas sûr. La sieste pourquoi pas mais pas tous les jours. Si on crève de chaud là-dessous ? si mon petit dernier s'enroule dedans et étouffe ? et pourquoi ça coûte le prix d'un âne vivant alors que ça a le poids d'un âne mort ? 

     En conséquence de quoi, l'achat d'un tel objet n'était pas prioritaire. Faut pas pousser. Commençons par ce qu'on est sûr de vouloir. Oui, mais… cette couverture fait partie des objets qu'on ne peut pas tester sans … les tester, justement. On ne peut pas l'emprunter. On ne peut pas savoir si on en voudrait sans l'avoir au moins une fois entre les mains. J'ai acheté comme cela, cet été, une orthèse qui aide à maintenir le dos droit. Je ne la porte pas souvent, et c'était un achat discutable. Oui mais comment aurais-je pu sentir ce redressement du dos sans essayer ? et comment essayer sans acheter ? Elle me sert au travail, parfois, quand je corrige des copies. 

     Cet été j'ai décidé de faire un essai maison .La technique préconisée par beaucoup : acheter du riz en sachets. Scotcher tous les sachets ensemble, en rectangle. Me voilà donc partie acheter cinq kilos de riz, soit dix pour cent de mon poids, pour faire l'essai, me disant : au pire, on finira par cuire et manger le riz. Un peu de sparadrap pour fixer le tout mais il a fallu compléter par du scotch de déménagement. Solidité oblige. 

     J'ai bricolé ma couverture lestée devant l'athlétisme à la télé, un soir, sous l'oeil perplexe de mon mari. J'ai glissé le tout dans une housse de couette.
         Et voilà.
       Voilà quoi ? voilà rien. Ou pas grand-chose.
      Le poids est trop dense, trop peu étalé. Cinq kilos sur un mètre carré c'est énorme ! l'ensemble était peu maniable, désagréable au toucher, et surtout, bruyant, très bruyant. Les sachets se recourbaient les uns sur les autres. J'ai essayé deux, trois fois et serais bien en mal de dire si c'était bénéfique. Disons que j'ai toujours envie de découvrir la VRAIE sensation. Mais le sachet de riz bruyant par paquet de douze avec l'odeur de scotch pour déménagement en prime, non. Pas possible. 

Alors j'ai démonté ma couverture. Récupéré mes cinq kilos de riz (ou un peu moins ,certains se sont percés au moment des manipulations et ont atterri dans l'enclos des poules, faut pas gâcher). J'aurai perdu un euro trente de sparadrap et gâché un peu de matière plastique. Mais on a du riz pour l'hiver. A vrai dire, nous sommes fan de riz basmati et surtout, surtout ,de riz gluant. Pas grave. On va s'habituer à manger aussi du "mauvais" riz, du riz si ordinaire. En toute honnêteté ? cela fait si longtemps que je n'en avais pas acheté que je l'ai trouvé bon et exotique comme tout aliment qui nous est étranger. Peut-être est venu le temps d'apprendre à cuisiner la paella, d'ailleurs...


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