jeudi 14 février 2019

Parapluie

     Nous rentrons de quatre jours à Paris. Une multitude de constats :
- Paris avec des enfants nécessite un soupçon d'organisation (mais tout s'est bien passé).
- Paris en février a ses inconvénients (se geler les fesses à Bastille au vent du matin) et ses avantages (temps d'attente pour visiter Notre Dame : zéro seconde. Non mais j'hallucine. Jamais vu ça. Je cherchais des yeux l'habituelle file d'attente, on a vu des gens qui…qui entraient par la porte. Du genre, tiens, si on entrait. Alors on est entré. C'est la première fois que je peux mettre un pied à Notre Dame !).
- C'est mieux quand il ne pleut pas.

     Le premier jour, on avait prévu une balade à pied (depuis Bagnolet) jusqu'au Père Lachaise, dont nous avions un bon souvenir. Il s'avère que le bon souvenir était lié en partie au contexte : visiter cet endroit avec une amie, par une belle journée d'été, avec des joggers et des touristes tranquilles à chaque allée. Là c'était grisaille, désert et un soupçon lugubre. Le lieu est beau, pourtant. Mais quand tu entres côté crématorium et que tu vois une fumée noire, parce que, précisément, il est en service… ça calme un peu. Les enfants ont un peu râlé. Trop loin, trop gris, trop de gens morts sous trop de dalles, même s'il y avait de jolies sculptures. 
      Au retour, j'ai vu deux parapluies abandonnés sur le trottoir. Deux parmi tant d'autres, probablement. Question : pourquoi les gens lâchent-ils leur parapluie sur le sol ? Pourquoi pas dans une poubelle, s'ils n'en ont plus besoin ? Les baleines cassées n'excusent pas le désordre. (bon, on ne va pas se mentir, il y avait des monceaux de déchets un peu partout et ceux-là n'étaient pas les pires).

     Je ne possède pas de parapluie.
     Il n'y en a pas dans la maison, d'ailleurs. Mon mari en a un dans la voiture, qui lui sert quand il fait cours dehors et ne peut pas rester planté sous la flotte pendant que les élèves courent. Pas sûre qu'il s'en serve souvent.
     Cela doit faire une douzaine, quinzaine d'années que j'ai renoncé à avoir un parapluie. Cet objet ne me sert à rien. On le trimballe pour rien les trois quarts du temps. Quand il pleut vraiment, il faut le déplier, trouver de la place sur le trottoir, éviter d'éborgner les gens avec, et dès que tu entres quelque part, tu te retrouves avec ton machin dégoulinant au bout de la main, ne sachant qu'en faire. 
      Comment je fais, quand il pleut ?
      Eh bien… je laisse tomber la pluie. Voilà.
      Je crois n'avoir même plus de manteau à capuche. 
     Reconnaissons que je suis assez peu dehors sous la pluie. Si je la reçois sur la tête quelques minutes, ça ne me dérange pas. Ma coiffure ? Boh. De toute façon mes cheveux ondulent, frisouillent, alors autant les laisser se mouiller en paix. D'ailleurs ils sont plutôt plus doux après l'eau de pluie. La preuve que la flotte est beaucoup trop calcaire par ici.

     Je ne suis pas militante anti-parapluie (allez savoir si ça existe). Cet objet est utile à plein de gens. Depuis que je n'en ai plus, il ne m'a plus jamais manqué. Je pense que je vais continuer à ne pas m'acheter de parapluie, à ne pas le transporter, à ne pas l'ouvrir, à ne pas me demander où le poser, à ne pas me demander s'il est pertinent de le faire sécher ouvert chez moi vu que selon ma mère ça portait malheur d'ouvrir un parapluie chez soi… elle disait "un pépin", parfois. Ben voilà. J'ai plus de pépin. Et ça va beaucoup mieux !

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