mercredi 18 avril 2018

Télévision

     Il est 14h et j'ai déjà regardé environ trois programmes à la télévision.
     Je n'en suis ni fière ni honteuse. La télévision n'est ni bonne, ni mauvaise : elle est ce qu'on en fait et ce qu'on y prend. J'y déteste les jeux, les pubs, j'aime y voir des reportages, des télécrochets, je suis assez standard, probablement.
     N'essayez pas de me culpabiliser : "Oh, moi la télé je ne la regarde jamais" "je n'en ai pas", "c'est mauvais pour les enfants". Je m'en sers pour me divertir, apprendre, découvrir, m'abrutir souvent et ça marche très bien d'ailleurs. Mais personne ne m'oblige à l'allumer. Je suis sûrement capable de m'abrutir sans (même si, à l'évidence, en lisant du Kant, l'abrutissement tourne plus vite à l'assoupissement ce qui n'est pas plus mal pour le sommeil).

     Journée un peu spéciale. Seule à la maison, avec un petit ce matin, deux petits depuis la sortie de l'école. Mon "moyen", quatre ans et demi, râleur, chouineur, rieur, casse-pieds et adorable, est parti ce matin en classe de mer. Il laisse un vide. Un calme inhabituel. Ce matin j'ai décidé de commencer fort. Attention journée spécial M6, une chaîne qui m'évite de trop réfléchir…encore que, là aussi, on peut toujours !

- en replay, Enquête exclusive de dimanche dernier sur les ultras riches. Je suis souvent touchée par les reportages sur les gens pauvres, et j'aime aussi regarder les reportages sur les gens très riches, comme une curiosité ethnographique. Souvent très amusant. Pas du tout tentant. Pas plus qu'on ne va en Birmanie pour y vivre, mais juste pour visiter, quoi. Cependant, aujourd'hui, j'ai calé très tôt. Pas amusant du tout. Un magnat de la mode partait en jet privé avec une douzaine de top models fort russes et fort dévêtues. Ah oui ? C'est à ça que sert la richesse ? L'une d'elles se dandinait poitrine nue sur de la musique. La frugale qui sommeille en moi s'est immédiatement dit : attends… même fauchée je pourrais le faire…. quand à le faire faire à quelqu'un devant moi, soit ça exige du fric et c'est donc du commerce, soit quelqu'un t'aime beaucoup et le fait gratis, ça s'appelle de l'amour… la solution la plus économique est aussi la plus belle. Elle témoignait ensuite au micro : "Le ciel bleu ! le soleil ! regardez ! " . Le rêve quoi ! devinez quoi ? Là en ce moment, dans ma campagne : le ciel bleu. Le soleil. Le rêve à domicile. 
     Tout ceci me fait sourire. Tant de naïveté. Pourquoi nous montre-t-on toujours des riches écervelés? Est-on obligé d'être stupide au-delà du premier million d'euros ? est-ce qu'on est obligé de s'acheter du caviar ou on a encore droit aux pommes bio du marché d'à côté ? Ces gens-là étaient-ils plus futés avant d'avoir tout ce fric ? Sur ce point je suis totalement d'accord avec T. Harv Eker : devenir riche ne vous rend ni pire ni meilleur. ça ne fait qu'accentuer ce que vous êtes déjà. 
     Echec, donc. Frustration. J'ai jeté l'éponge au bout de dix minutes et trois accélérations vaines (eh non, le yacht ne me tente pas plus que le jet, vraiment).

- en replay toujours, Recherche appartement ou maison. Celui d'hier soir. Je suis très fan des émissions mainstream de ce genre, j'adore visiter virtuellement des maisons, et tout ce que ça dit aussi de la psychologie humaine. Sous couvert de rationnel (je veux deux chambres car on a un enfant), se joue tout autre chose (en fait je veux de l'ancien, mais non, mais si, mais pas ce quartier, mais ici c'est pile comme j'ai demandé mais j'aime pas). Même à distance on repère d'un coup d'oeil les endroits où on se verrait vivre, ceux qu'on n'envisage même pas. On repère son nid. Alors oui, c'est très gentillet, facile, cliché, etc, mais je préfère les projets maison avec budget que le champagne à gogo. Peut-être un côté "paysan bourgeois terroir", chez moi. Sûrement. 

- et enfin, décidément M6 est notre amie aujourd'hui, E=M6 en replay avec mon fils ce midi. Il a sept ans et est FAN de cette émission, courte, facile d'abord, intelligente et à la fois pédagogique sans être trop creuse (oui, les enfants entendent des termes comme polymères et réticulaire; ils oublient peut-être mais on les confronte à des notions). Le thème du jour : les jeux à la mode du genre billes hydrophiles (ça existe ???) et sable magique. Carton plein pour ce dernier sujet : j'en ai déjà vu en boutique, jamais acheté, bien qu'une amie m'ait dit que les enfants adoraient. Je n'aime pas trop investir dans les loisirs créatifs. Toujours une impression de gâchis : ça coûte des sous, ça en met partout, ça te fabrique à la fin un truc moche que tu es obligée de garder sinon les enfants pleurent, à moins qu'ils n'aient pas aimé du tout et la boîte reste dans un coin. Bref ! Et là, solution : l'émission te donne une recette maison pour le sable magique. Génial ! hyper simple. Re-génial ! :
- une dose d'huile
- cinq doses de farine.
Actuellement, au rez-de-chaussée, mon fils est donc en train de jouer au sable magique. On a pu faire ça spontanément, sans matériel spécial, il a sorti les outils de pâte à modeler pour compléter. Bonus :
- composition bio (je n'ai que de la farine et de l'huile bio, sinon on aurait liquidé l'autre, à vrai dire)
- ça nourrit la table en bois sur laquelle il joue et que je suis obligée de passer à l'huile de temps en temps (j'aurai juste à la frotter partout avec une boulette de pâte ! pratique !)
- quand la pâte aura fait son temps, on pourra toujours la lancer dans l'enclos des poules. Farine, huile… elles s'en délecteront.
Et un petit garçon ravi : on lit le livre des Zenfants zéro déchet en ce moment et il est content de trouver des solutions probantes !
      
     Ceci étant dit, passons à mes livres sacrés, parce que les écrans, ça va bien un temps !

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