mercredi 12 décembre 2018

Trop

     J'aime beaucoup l'expression anglaise : you have too much on your plate. Tu en as trop dans l'assiette, ça déborde. Voilà une image qui me parle. Et là, clairement, je suis installée depuis trois minutes dans mon lit et heureusement car mon assiette débordait.

     Bon, après, restons lucide. Je vis une vie confortable d'occidentale surnourrie. Tout va bien et rien de grave. La fatigue ordinaire, voilà. Ce matin, préparer les trois enfants avec mon homme car pour une fois, il travaille toute la journée (au lieu de l'après-midi seulement). Il les a déposés chez la nounou. J'ai eu, avant de partir moi aussi, un quart d'heure seule à la maison. Alleluia ! J'en ai profité pour nettoyer le tapis du salon, aspirateur, bicarbonate, brosse, aspirateur, nettoyeur vapeur, mais le résultat reste peu concluant, je vais chercher d'autres techniques. A grande eau, ça me semble compromis.

     Bref, suite à ça : départ pour le travail, trajet en écoutant de la musique, aller poser mes sacs dans ma salle, allumer l'ordinateur, ouvrir les volets, passer voir une collègue-amie à l'étage du dessous puis remonter, au travail. Préparer le planning du matin, un document à lancer à l'impression, un deuxième qui plante et que je recommence, redescendre imprimer en recto-verso inversé puis, pour le petit document, en 3x3x5, deux fois, et tout massicoter. Remonter, sonnerie, cours, récréation, recours, passons. Rentrer avec une collègue, la déposer, aller chercher les enfants, mettre sur la table le déjeuner express (crudités qui restaient, raviolis en boîte, pour la 1e fois depuis quoi, quinze ans ? mais comme ils en mangent à la cantine ça ne les a même pas étonnés). Et puis, coucher le petit à la fin du déjeuner (…après décontamination de la sauce tomate sur les mains, le visage, le pantalon).

    Pause, enfin !

    Ah non. D'abord, des amies viennent et je VOULAIS faire mon crumble poire-chocolat. Et deux ou trois bricoles. Entre 13h15 et 15h j'ai donc eu au programme :

- laver un bavoir et un pantalon en urgence
- faire du feu
- nourrir les poules
- étendre le linge
- préparer le crumble
- aider l'aîné qui faisait ses devoirs (…et ne pas comprendre comment il arrive à faire une addition de huit nombres de tête, moi, j'y arrive pas)
- faire un peu de vaisselle
- tiens, finir de déjeuner, au fait
- débarrasser et nettoyer la table
- aller vérifier la boîte à lettres

… rien de bien méchant. Mais je me suis retrouvée à ne plus savoir par quoi commencer, perdue dans mes priorités, sans compter le petit deuxième qui voulait me demander quelque chose toutes les trois minutes. Je confirme donc totalement ce que dit Cal Newport dans son livre Deep Work : être interrompue tout le temps, c'est la mort de l'efficacité, et s'interrompre soi-même aussi d'ailleurs. Source immense de stress et de découragement. Faire une chose à la fois, jusqu'au bout, c'est la seule méthode qui vaille, je le sais bien, et pourtant… du mal. Peur d'oublier, de ne pas avancer.

     Moralité, je vais faire une petite sieste, moi, parce que je me sens fatiguée !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire